RÔLE DE L’INFIRMIER – Sécuriser la prise en charge médicamenteuse

Résumé

Le bon usage des médicaments est un enjeu majeur de santé publique, tant pour la sécurité des patients que pour la qualité des soins. En France, les événements indésirables médicamenteux représentent chaque année entre 130 000 et 200 000 hospitalisations, dont une large part pourrait être évitée. Selon l’ANSM, environ 50 % de ces événements sont liés à une mauvaise utilisation des médicaments. Ce constat appelle une vigilance accrue et une mobilisation de tous les professionnels de santé, en particulier des infirmiers, dont le rôle dans le circuit du médicament est essentiel.

Présents au plus près des patients, les infirmiers assurent au quotidien la préparation, l’administration, la surveillance et parfois l’adaptation des traitements, en lien avec les autres acteurs de soins. Ce rôle est d’autant plus central que les patients sont de plus en plus souvent polymédiqués : près d’un quart des Français de plus de 65 ans prennent plus de cinq médicaments par jour. Cette complexité croissante des traitements augmente le risque d’interactions, d’erreurs ou de non-observance.

Le renforcement du rôle infirmier dans le bon usage des médicaments s’inscrit également dans un contexte d’évolution des pratiques, marqué par l’essor de la pratique avancée, les protocoles de coopération et une approche plus intégrée des parcours de soins. Face à ces défis, les données de terrain, les retours d’expérience et les indicateurs de qualité soulignent la nécessité d’une implication toujours plus forte des infirmiers dans la sécurisation du traitement médicamenteux, dans tous les secteurs : hôpital, EHPAD, soins à domicile, médecine de ville.

Le bon usage des médicaments ne peut être envisagé sans une reconnaissance pleine et entière de la compétence infirmière, ancrée dans l’observation clinique, la proximité avec les patients et la collaboration interprofessionnelle.