DOULEUR AIGUË – Amélioration de l’évaluation, du traitement et de la prise en charge de la douleur aiguë de la personne âgée, à domicile

Résumé

La douleur aiguë chez la personne âgée est un problème de santé publique majeur, avec une prévalence élevée et des conséquences importantes sur la qualité de vie. Bien que les données épidémiologiques précises varient selon les études, on estime que 25 à 50 % des personnes âgées vivant à domicile souffrent de douleur, ce taux pouvant atteindre 80 % en institution.

La prise en charge de la douleur aiguë chez la personne âgée présente des défis spécifiques. En effet, les changements physiologiques liés à l’âge, la présence fréquente de comorbidités et la polymédication compliquent l’évaluation et le traitement de la douleur. De plus, la douleur est souvent sous-diagnostiquée et sous-traitée dans cette population, en particulier chez les patients atteints de troubles cognitifs. Dans ce contexte, l’infirmière libérale participe à la prise en charge de la douleur aiguë chez la personne âgée à domicile. Son intervention s’articule autour de plusieurs axes essentiels.

Tout d’abord, l’évaluation précise de la douleur est une étape fondamentale. L’infirmière libérale doit être formée à l’utilisation d’outils d’évaluation adaptés aux personnes âgées, notamment ceux spécifiques aux patients présentant des troubles cognitifs. Cette évaluation doit être régulière et prendre en compte non seulement l’intensité de la douleur, mais aussi son impact sur la fonctionnalité et la qualité de vie du patient.

Ensuite, l’infirmière libérale participe activement à la mise en place et au suivi du traitement antalgique. Elle administre les traitements prescrits, en veillant particulièrement aux risques de iatrogénie médicamenteuse, fréquents chez les personnes âgées polymédicamentées.

L’infirmière assure également un suivi régulier de l’efficacité du traitement et des éventuels effets secondaires. Elle joue un rôle clé dans la communication avec le médecin traitant pour ajuster le traitement si nécessaire. Cette collaboration interprofessionnelle est essentielle pour optimiser la prise en charge de la douleur.

En complément des approches pharmacologiques, l’infirmière à domicile peut proposer des méthodes non médicamenteuses de gestion de la douleur.

Malgré ces interventions, la prise en charge de la douleur aiguë chez la personne âgée reste complexe et perfectible. Des défis persistent, notamment le manque de formation spécifique des soignants sur l’évaluation et la gestion de la douleur chez les personnes âgées, en particulier celles atteintes de démence. De plus, la nécessité d’une approche individualisée, tenant compte des comorbidités et de la polymédication fréquentes dans cette population, complique la standardisation des protocoles de prise en charge.

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